Présidentielle 2017 : ce qu’il faut retenir du premier tour, des résultats aux réactions
Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Les résultats définitifs ne sont pas encore connus et les chiffres seront affinés au cours de la soirée.
L’écart entre les quatre premiers candidats s’était resserré dans les sondages depuis une quinzaine de jours. C’est finalement Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui participeront au deuxième tour, avec 23,9 % des voix pour le candidat d’En marche !, selon les estimations, et 21,4 % pour sa rivale Marine Le Pen.
- Fillon, Mélenchon et Hamon éliminés
François Fillon, troisième avec 19,9 % des voix, est donné avec une légère avance sur Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de La France insoumise obtient 19,6 % des suffrages après avoir un temps été donné à égalité avec le candidat Les Républicains. Benoît Hamon obtient 6,3 % des voix et Nicolas Dupont-Aignan talonne le candidat socialiste avec 4,7 % des voix.
Les voix pour les « petits » candidats se répartissent ensuite entre Jean Lassalle, qui obtient 1,2 % des suffrages, puis Philippe Poutou avec 1,1 %, et enfin François Asselineau, Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade, qui obtiennent entre 0,2 et 0,9 % des voix.
- Hamon et Fillon appellent à voter Macron
Prenant très vite la parole après la fermeture des bureaux de vote, Benoît Hamon a appelé à battre « le plus fortement possible » Marine Le Pen, en votant pour Emmanuel Macron au second tour, tout comme plusieurs ténors de la droite (Alain Juppé, François Baroin, Jean-Pierre Raffarin, Christian Estrosi, Nathalie Kosciusko-Morizet) et de la gauche (Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Cécile Duflot).
François Fillon, candidat Les Républicains arrivé en troisième position de ce scrutin, a également appelé à voter contre l’extrême droite au second tour, en déclarant :
« Le FN est connu pour sa violence et son intolérance, son programme mènerait notre pays à la faillite, au chaos européen. Il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite. Je voterai pour Emmanuel Macron. »
Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième de ce scrutin, ne s’est pas prononcé en faveur d’Emmanuel Macron. Comme il l’avait déjà expliqué avant le scrutin, il a déclaré qu’il s’en remettrait à la décision de ses partisans : « Je n’ai reçu aucun mandat des 450 000 personnes qui ont décidé de présenter ma candidature pour m’exprimer à leur place sur la suite. Elles seront donc appelées à se présenter sur la plate-forme et le résultat de leur expression sera rendu public. »
- Le PS et les Républicains en plein désarroi
Pour la première fois, aucun des deux grands partis dits de gouvernement ne seront présents au second tour. Chez Les Républicains, un bureau national doit être convoqué ce lundi, pour évoquer la suite de la campagne et notamment les législatives – sur les plateaux de télévisions, plusieurs cadres du parti ont d’ores et déjà annoncé que s’ils appelleraient à voter Macron pour faire barrage au Front national, la prochaine étape se déroulerait aux législatives.
Au PS, déjà marqué par de très nombreuses défections au profit d’Emmanuel Macron, la campagne des législatives s’annonce encore plus compliquée. François Hollande, présenté par le Front national comme le père spirituel d’Emmanuel Macron, a téléphoné à son ancien ministre pour le féliciter à 20 h 15. Le président ne devrait cependant pas s’exprimer dimanche soir, mais l’Elysée annonce qu’il prendra la parole dans la semaine. Il appellera à voter contre l’extrême droite, croient savoir des sources proches du chef de l’Etat.
- Un second tour difficile pour Marine Le Pen
D’après les premiers sondages réalisés pour le second tour, la candidate du Front national aborde le second tour avec un important retard dans les intentions de vote. Emmanuel Macron est crédité de 62 % des intentions de vote, contre 38 % pour Marine Le Pen, d’après un premier sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé après l’annonce des résultats du premier tour sur un échantillon représentatif de 2 000 électeurs.
- Participation en baisse par rapport à 2012
Plus de 66 000 bureaux de vote en métropole sont restés ouverts jusqu’à 19 heures, soit une heure plus tard que lors des précédentes élections présidentielles, pour éviter les risques de divulgation des résultats.
Le ministère estime à 5 heures que la participation s’est élevé à 78,23 %. Elle est ainsi en baisse par rapport à 2012 où le taux était de 79,48 %.
- Le soulagement européen
De nombreux responsables politiques européens se sont félicités de la qualification d’Emmanuel Macron pour le second tour, qui plus est en tête. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a ainsi félicité M. Macron, a affirmé son porte-parole, Margaritis Schinas. Il lui a souhaité le meilleur pour le second tour, le 7 mai.
Illustrant le large soutien dont bénéficie le candidat d’En marche ! au sein des institutions à Bruxelles, Federica Mogherini, la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, a elle aussi salué sa performance. « Voir les drapeaux de la France et de l’UE saluant le résultat d’Emmanuel Macron montre l’espoir et l’avenir de notre génération », a déclaré la diplomate italienne qui, à 43 ans, appartient à la même génération que l’ancien ministre de l’économie, 39 ans.
Le négociateur en chef du Brexit pour l’UE, le Français Michel Barnier, s’est lui aussi réjoui sur Twitter : « Patriote et européen, je ferai confiance le 7 mai à Emmanuel Macron. La France doit rester européenne ! »
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